3- De Saïdia (frontière algérienne) à Bouarfa

3 avril : Nous quittons Saïdia pour descendre directement vers Bouarfa sans nous arrêter car dans le désert il n'y a pas grand chose à voir. Mais surtout, nous voulons arriver vite à Bouarfa pour remettre les fournitures scolaires et les vêtements en mains propres aux enfants de l'école des nomades avant leurs vacances de printemps (vendredi 5). Cela nous permettra de voir leurs réactions dans leurs yeux !

Sur la fin du parcours, nous sommes confrontés à une tempête de sable, qui contineuera jusque tard dans la nuit.

A notre arrivée, nous prenons contact avec Mohammed, l'instituteur, qui vient nous saluer au camping. Rendez-vous est pris pour le lendemain à 14h à l'école...

 

4 avril : Nous reconnaissons la classe grâce à la photo que Mohammed nous avait envoyée. Un petit bâtiment de 3m sur 2 environ, en briques crues, couverte de tôles. Une toute petite fenêtre et une porte ouverte, qui laisse un peu entrer la lumière. Pas d'électricité, pas de chauffage en hiver, malgré les températures négatives ou proches de zéro !

Nous approchons sans bruit, on n'entend rien dans la classe, les élèves (CE1) ne sont pas prévenus. Dès notre entrée, d'un seul choeur, tous nous souhaitent la bienvenue en arabe. Nous discutons un peu avec Mohammed avant de descendre le matériel du c-car. Les 10 enfants ne bronchent pas, mais leurs yeux s'illuminent et ils nous disent un grand MERCI avec un large sourire quand nous commençons à leur distribuer les fournitures.

Trois élèves sont absents, car ils sont partis avec leurs parents chercher dans les environs des "terfès", sortes de truffes blanches qu'ils pourront revendre en bord de route ou au marché pour améliorer leur ordinaire.

La totalité des murs et de la fenêtre sont occupés par des photos, des documents, des textes. Les enfants sont correctement installés à des tables de 2. Près de la porte, à la lumière, un tableau effaçable que l'intituteur a acheté de ses propres deniers (1//4 de son salaire !). Les conditions de vie dans cette classe sont vraiment rudimentaires : voyez les photos ci-dessous.

Puis nous distribuons quelques habits. Aussitôt, ils les enfilent au-dessus de leurs vêtements : ils sont très heureux, et fiers à la fois.

Ensuite, nous faisons quelques photos à l'extérieur, avec les fournitures et les habits. Le bonheur se lit sur le visage des enfants, et aussi de l'instituteur. Cela fait vraiment plaisir à voir !

Vers 15h45, Mohammed nous demande de l'aider à préparer le goûter des enfants: morceaux de baguettes de pain à garnir avec des maquereaux à l'huile, que je distribue. Les enfants se régalent.

A 16h, avant de partir, ils nous remercient encore une fois. Mohammed nous fait part de son bonheur de voir les enfants bien gâtés, et nous demande de remercier les généreux donateurs qui nous ont permis de distribuer un peu de bonheur.

De retour au camping, nous imaginons la surprise des parents quand ils ont vu rentrer leurs enfants avec de nouveaux habits, et découvert les fournitures scolaires dans les sacs d'école !


5 avril : Les vacances marocaines commencent ce soir, après la classe bien sûr. Mohammed est venu au c-car pour nous inviter à manger chez lui ce soir le couscous du vendredi.

Son épouse, Radija, nous l'a confectionné avec des terfès (pour que nous puissions les goûter) des champignons et du veau. C'était excellent !

Nous avons passé ensemble une excellente soirée, où nous avons bien discuté sur beaucoup de sujets. Leur petit garçon (4 ans 1/2) nous a chanté son répertoire de chansons françaises enfantines.

 

<--  Carnet 2                                                                                                                   Carnet 4  -->

 

Autres voyages en c-car :